8e édition des JNRC. Un panel pour clore en beauté.

Débuté le 1er décembre 2013, la 8e édition des JNRC avait au dernier jour de son programme lundi 09 décembre 2013 un panel sur le thème « La justice burkinabé face à la corruption ».

Pour animer ce panel, le comité d’organisation a fait appel à certains animateurs de l’actualité judiciaire, Maître Batibié BENAO du L’Union des Jeunes Avocats du Burkina, René BAGORO conseiller à la Cour d’Appel, Karfa GNANOU du Tribunal Administratif et Maître Hervé KAM du Centre d’Ethique Judiciaire comme modérateur.
Le visage de la justice n’est pas des plus reluisants
Le tableau de l’état des lieux de la corruption au sein de la justice peint par le premier paneliste Maître Batibié BENAO est des plus sombres. La Justice présente un visage vulnérable à la corruption : manque de matériel, salaires et conditions de travail critiquables. La lenteur judiciaire, la surcharge de travail sont devenus des prétextes pour faire intervenir des intermédiaires. Toutes les professions sont concernées, toutes les générations (jeunes, vieux) au niveau du personnel judiciaire sont concernées. Cela explique le fait selon le paneliste que plusieurs acteurs se rendent prédateurs de la justice au Burkina.

Le Conseil de discipline du magistrat joue un rôle « inexistant dans la lutte contre la corruption »
Le Conseil de discipline du magistrat face à la corruption est le thème présenté par le paneliste René BAGORO. Le conseil de discipline du magistrat joue t-il son rôle de garant et de probité des magistrats ? A cette question juge René BAGORO répondra par la négative. Le conseil de discipline joue un rôle inexistant dans la lutte contre la corruption au sein de la justice. Il trouve que très peu de dossiers de corruption impliquant des magistrats sont passés à ce jour devant le conseil de discipline. Le ministre de la justice lui seul peut saisir le conseil de discipline, ce qui constitue un sérieux handicap pour son fonctionnement et le conférencier de proposer qu’il puisse être saisi par des personnes autres que le ministre de la justice. Comme solution il propose qu’une enquête soit ouverte systématiquement sur tout magistrat soupçonné de corruption.

Prévention et de la répression c’est l’arme actuelle du ministère de la justice contre la corruption
Autre thème abordé au cours de ce panel c’est la lutte contre la corruption au ministère de la justice. Comment ce combat est mené ? Karfa GNANOU dira que le ministère de la justice dispose de deux moyens pour lutter contre la corruption : la prévention et la répression. L’état des lieux des moyens de la justice pour faire face à la corruption montre les dispositions suivantes : sur le plan humain 200 magistrats et 300 greffiers et sur le plan juridique les lois notamment le code pénal. Mais le ministère de la justice pour mieux lutter contre la corruption doit relever certains défis. Personnel mal outillé, non usage de l’opportunité de poursuite des magistrats, l’insuffisance de la législation anticorruption, la modicité des moyens financiers et matériels. L’informatisation presque inexistante est un frein à la lutte contre la corruption selon le juge GNANOU.

 Tirs groupés sur le juge
Les échanges ont donné encore lieu à des tirs groupés sur la justice et le juge. Le juge aussi parce que « c’est le juge » dira le modérateur Guy Hervé KAM. La justice c’est le ferment de la démocratie. C’est vers elle que se retournent les citoyens en cas de désespoir, elle doit donc inspirer confiance et pour ce faire le juge qui est censé incarné ces valeurs d’équité se doit d’être irréprochable. Des contributions très utiles du public et de certains acteurs du milieu judiciaire ont permis d’enrichir les échanges.

print
Webadmin

Des articles qui pourraient vous intéresser