Insurrection populaire au Burkina Faso : le peuple éduque les intellectuels

Insurrection populaire au Burkina Faso : le peuple éduque les intellectuels

Une abondante littérature produite par les différents médias burkinabè (quotidien, hebdomadaire, mensuel, etc.) traite de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Lorsqu’on lit cette littérature, la question simple qui vient à l’esprit est celle de savoir si le peuple a agi en toute légitimité ou plutôt en empruntant les voies de l’illégalité? On se perd en conjecture si nous abordons cette question à l’aune des points de vue contradictoires que les journaux nous offrent jusqu’à présent. Mais si nous traitons cette question en prenant comme boussole la souveraineté du peuple, tout devient limpide et apparait clairement.

Cet écrit se fixe modestement comme objectif de tirer les enseignements économiques de cette insurrection au profit de l’ensemble des intellectuels. Les intellectuels et les cadres ont toujours cru qu’ils entretenaient avec le peuple une relation descendante (de haut en bas) et univoque ; cet article démontre qu’elle est plutôt biunivoque (de bas en haut mais aussi de haut en bas). Pour le démontrer nous allons d’abord récuser les idées fausses entretenues par certains intellectuels avant d’indiquer, en dernière analyse, l’ordonnance du peuple. Après l’évocation des idées fausses nous allons demander aux économistes occupant l’espace médiatique d’aller consulter Joseph Schumpeter qui développe une explication économique, sociologique et institutionnelle du fonctionnement du capitalisme.
Chaque composante de notre peuple a joué un rôle significatif et décisif mais pas toujours celui que cette fraction revendique. Deux partis politiques de gauche et un parti clandestin dont nous taisons les noms ont été les têtes pensantes de l’insurrection populaire (le canard déchainé n°071 du 03 novembre 2014). Ecrire cette phrase surprenante et troublante ne signifie pas que les Comités Anti-référendum (CAR), le «balai citoyen», le FOCAL (Forum citoyen de l’alternance), le Front de résistance citoyenne, le CFOP (Chef  de File de l’Opposition), etc. n’ont pas joué leur partition. Cette lecture plus fine et plus hétérodoxe des évènements permet de comprendre  pourquoi le chef de file de l’opposition politique et certains partis de l’opposition burkinabè, au cours de cette insurrection, ont toujours été en retard. Le tango qu’ils ont entrepris de danser avec le peuple a été, pour tous les observateurs, plutôt disharmonieux. Aujourd’hui après le passage de l’ouragan, les intellectuels, notamment les économistes qui sont intervenus dans les médias et qui ont tenté d’expliquer la situation tout comme l’opposition ont paru désarmés. Leurs explications se sont trouvées en porte à faux avec le modèle économique que suggère le peuple.     Première idée fausse : Les manifestations ont seulement eu lieu à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, conséquence  le «balai citoyen», constitue le seul maître d’œuvre de cette insurrection. Oui, mais pas seulement. A Koudougou, à Ouahigouya, à Banfora, à Nouna, à Pô, etc. sur l’ensemble du territoire les manifestations se sont déroulées interdisant aux forces de l’ordre de venir prêter main forte à leurs collègues de Ouagadougou.
Deuxième idée fausse : l’intégrité des burkinabè est mise à mal. Beaucoup de gens ont vendu leur burkindi et se sont adonné à des actes de vol selon le journal, Le Soir n°0659 du 07 au 09 novembre. L’Evènement  (n°291 du 10 novembre 2014) prend opportunément le contre pied de cette affirmation lorsqu’il écrit : «alors que les insurgés étaient occupés à faire la révolution, d’autres mal intentionnés se sont infiltrés pour perpétrer des pillages, des vols et parfois aussi du vandalisme». Sont-ils des nécessiteux ? Sont-ils des militants plutôt conscients qui veulent salir l’image de l’insurrection? Telles sont les questions que nous devons nous poser et que la gendarmerie et la police doivent nous aider à résoudre.
Troisième idée fausse : Les insurgés ont  pillé et porté atteintes aux biens publics et privés : des dizaines de domiciles et de biens privés pillés et cassés à Ouagadougou et dans les principales villes du Burkina Faso selon Free Afrik (Le Soir n°0659 du 07 au 09 novembre). Combien de domiciles privés existe-t-il à Ouagadougou selon les statistiques de Free Afrik? Quel est le pourcentage des domiciles privés saccagés ? Que cette structure nous donne les mêmes pourcentages pour les hôtels, les édifices publics pour demeurer crédible. Tous les économistes le savent les valeurs absolues sont souvent trompeuses. Pour mieux comprendre les phénomènes, il faut convoquer les valeurs relatives. Pourquoi les éminents économistes de Free Afrik ont-ils occulté ce B.A.BA que nous enseignons en 1ère Année d’économie? A combien Free Afrik estime-t-il la prise en charge des députés qui ont dormi à Azalaï Hôtel indépendance, les coûts des gaz lacrymogènes, des cartouches, de l’essence qui a permis aux forces de sécurité de se déployer dans toute la ville et de pourchasser les manifestants, etc.? Combien coûte une vie humaine et combien va coûter la prise en charge des blessés ? Voilà d’autres coûts qui auraient dû intéresser nos économistes. Le peuple a découvert des lingots d’or, des bijoux de grande valeur et des centaines de millions de francs FCFA dans les domiciles soit disant privés. Etaient-ils oui ou non inspirés de rendre visite à ces dignitaires de la 4ème République, véritables prédateurs? Sur la base de cette idée fausse, les forces de l’ordre notamment les gendarmes ont initié depuis le 1er novembre dernier, dans différents quartiers, des contrôles inopinés pour traquer les biens qui ont été pillés et stockés dans des concessions bien ciblées.
 Quatrième idée fausse : la destruction de biens va forcément jouer sur le niveau de production de l’économie… Pis, les entreprises ou les unités de production saccagées vont faire faillite, selon l’importance des dégâts causés », décrypte un professeur d’économie à l’université  de Ouagadougou. Si cette analyse apparaît comme partiellement juste en courte période qu’en est-il du moyen et du long terme? On connait aussi les tares et les inefficiences de ces entreprises en raison de la rationalité politique qu’elles ont installée au cœur de leur système de gestion. BRAFASO et d’autres sociétés étouffées par le régime Compaoré pourront aussi, à moyen terme, revivre créant de nouveaux emplois, etc.
Cinquième idée fausse : Le peuple doit indemniser les dignitaires de la 4ème république selon l’interview de Koanda Assimi. Les avocats défenseurs des Assimi et autres vont évoquer la nécessité de réparer et de reconstruire. Mieux, si on investit dans la construction, le plan Marshall peut même venir justifier leur forfaiture, en évoquant les effets du multiplicateur sur l’achat des intrants pour la reconstruction.
Sixième idée fausse : depuis le départ de M. Blaise Compaoré, le CDP et les partis de la mouvance (y compris l’ADF/RDA) sont redevenus propres et fréquentables selon les militaires, la communauté internationale et consorts. Non, non et non !!! Ces partis sont en retard d’une insurrection populaire. Comme il ne nous est pas possible de ramener les dates du 30 et du 31 octobre 2014, le peuple demande à ces messieurs de faire cette insurrection dans leur parti pour séparer le bon grain de l’ivraie. Ainsi débarrassés de leurs souillures, ils pourront rejoindre les rangs du peuple sans crainte que leur gangrène ne déteigne sur ce dernier. Ainsi feront-ils œuvre utile en évitant de ramener la mauvaise gouvernance du régime déchu pour parasiter le soulèvement populaire. Si les partis politiques de l’ex-majorité hésitent, ils seront pris de vitesse par les opérateurs économiques. En effet, Le journal, Le soir n°0663 du vendredi 14 au dimanche 16 novembre 2014, indique que «de sources concordantes « l’insurrection » se prépare et tout porte à croire que les jours à venir seront très mouvementés du côté de la chambre de commerce» du Burkina Faso.
Nous pouvons énumérer encore et encore les idées fausses qui sont distillées à dose homéopathique par des personnes de bonne foi comme des zélateurs du régime de la 4ème  république avec des desseins inavoués pour distraire les burkinabè.Retenons plutôt que le peuple a voulu tourner la page et pour ce faire, il a pris des risques en pratiquant la désobéissance civile inscrite dans la constitution. Le peuple en bravant les interdits voulait clairement et évidemment deux choses comme l’entrepreneur schumpetérien : le chaos et la nouveauté.
–    Le chaos (positif) de l’innovateur, nous semble-t-il, est aux antipodes de celui qu’évoquent certains collègues économistes et certains journalistes. Le terme de désordre (chaos négatif) qu’ils ont employé à profusion néglige le fait que pour faire des omelettes il faut casser des œufs. Le chaos positif permet, au peuple souverain, de reprendre les cartes qu’il avait attribuées aux différents joueurs, de les battre à nouveau pour les redistribuer. La redistribution des cartes remet évidemment en cause ce que nous appelons dans notre jargon la dotation initiale des facteurs.
–    La nouveauté signifie simplement le changement : la remise en cause de l’ordre ancien et la mise à jour d’un nouvel ordre.
Mais le peuple a fait mieux que l’innovateur schumpetérien, qui rompt avec la routine, en remettant en cause la propriété privée durant au moins deux jours. C’est la substance mal assimilée de cette remise en cause de la propriété privée, par le peuple souverain, durant cet intermède, qui fragilise les analyses de nos éminents économistes et qui bat en brèche les accusations de pillages, de vols, de saccages, etc. Comme l’insurrection, l’innovation engendre des faillites dans le rang des entrepreneurs habitués aux techniques bien maîtrisées qui se complaisent dans la routine. La conséquence ultime de l’innovation c’est la mise au chômage de certains patrons et de leurs ouvriers, ce qui produit évidemment des drames sociaux. Mais la performance du système exige que les états d’âme n’interfèrent pas avec les questions de rentabilité : l’économie doit se débarrasser impérativement des canards boiteux.
Lorsque la page est  tournée, normalement de nouvelles idées doivent venir noircir les pages vierges qui s’offrent à nous. Cependant, nos collègues économistes depuis quelques jours nous servent des fadaises lues consciencieusement dans les livres d’économie monétaire, de micro économie ou de macro économie que nous consultons tous. Que souhaite le peuple ?  N’est-ce pas que ces économistes écrivent son économie avec soit de nouveaux paradigmes soit des paradigmes anciens remis au goût du jour.
Le calcul économique doit se faire avec discernement, car on dénombre, on compte et on calcule pour servir une cause. Le calcul des économistes a seulement pris en compte la destruction des biens des dignitaires du régime et ceux de leurs alliés. Quid des biens du peuple ? Quid des dépenses improductives pour réprimer le peuple ?
Nous sommes tous unanimes pour souligner qu’il y a eu des débordements. Nous devons aussi reconnaitre que l’ivresse et une certaine folie douce accompagnent ces moments exceptionnels de révolte. Mais qui au Burkina Faso n’a pas été excessif au cours de ces folles journées : récapitulons, cinq présidents pour le Burkina Faso le 31 octobre 2014, des militaires du camp Guillaume se trémoussant avec les insurgés, des militaires battant en retraite et quelques uns désertant, etc. Où se trouve la légalité dans tous ces gestes irrationnels ?
C’est pour toutes ces raisons que la campagne haineuse dirigée contre le peuple durant cette période triste, où nous pleurons nos morts, n’est pas admissible.
Mieux, nos amis les économistes ont sorti leur calculette, ont trouvé des sommes faramineuses (100 Guiros et peut-être plus) pour mieux accuser ce peuple héroïque qui, brutalement et contre toute attente, semble s’être organisé en plusieurs bandes de saccageurs, de pilleurs et de prédateurs des biens publics et privés.
De 1987 à 2014, qu’est-ce qui a détourné et pillé les biens publics et qui a saccagé l’économie nationale? Qui a affamé les «pilleurs»?
Quels sont les opérateurs économiques qui ont pactisé avec le diable, notamment les «hommes forts» du CDP qui ont pillé et détourné les ressources du peuple?
Le peuple a-t-il agi sans discernement ? N’a-t-il pas ciblé les détourneurs, les pilleurs, les corrompus ou encore ceux qui les soutiennent (même s’il faut dans les circonstances des chaudes journées admettre des marges d’erreur)?
Le peuple a-t-il agressé les vrais opérateurs économiques, ceux qui mangent en travaillant comme des burkinbi , à la sueur de leur front. Ce faisant, il indique aux économistes son attachement au travail et à la réussite sociale selon le principe de l’intégrité, mais surtout son amour pour le travail correctement exécuté.
N’a-t-il pas eu l’audace d’aller réclamer ses biens que la justice complice et aux ordres  n’a jamais voulu réclamer ?
Que signifie ces analyses qui cherchent à disculper les corrompus, les détourneurs et à salir l’action salvatrice du peuple ? Cherche-t-on à préparer les esprits pour de futures indemnisations comme le souhaite Koanda Assimi ? La posture et les principes des entreprises d’assurance, nous semble-t-il, sont clairs : refuser de prendre en charge, les indemnisations de ses clients en cas d’insurrection. A méditer par tous ceux qui rêvent d’indemnisation!!!

En fait le peuple exige et demande instamment à ces économistes de revoir leur copie. En effet il nous rappelle que :
–    Ceux qui ont acquis leurs biens de façon frauduleuse (détourneurs, corrompus, corrupteurs, etc.) ont contribué à construire une situation d’équilibre instable et précaire dont nous subissons aujourd’hui les conséquences. Les journaux en donnant les noms de ceux que le peuple a visités indiquent en même temps les présumés coupables.
–    La loi interdit les collusions entre les hommes politiques et les opérateurs économiques. En cas de collusion, le pays se trouve dans une situation d’équilibre fallacieux compromettant à terme le bien-être social. Au Burkina Faso cette pratique s’est tellement développée que chaque opérateur économique visité avait son mentor. Ces collusions avec les hommes politiques doivent être répertoriées, jugées et condamnées. Les liens entre certains établissements bancaires et hôteliers visités, et certains hommes politiques qui s’enrichissaient à l’ombre du pouvoir de la 4ème république au détriment du peuple sont bien connus. Ce sont ces collusions qu’il faut éviter à l’avenir.
Par contre des structures comme le Programme alimentaire mondial (PAM), le CATHWELL, la SONAGESS et autres, gagneraient à rechercher les coupables des pillages de leurs magasins ailleurs. Le journal Mutations n°64 (novembre 2014) montre que le matin du 30 octobre, les populations ont marché (sans leur véhicule) par groupes depuis leur quartier lointain pour rallier le centre-ville. Où ces marcheurs, pauvres pour la plupart, ont-ils trouvé des tricycles et des voitures pour ramasser plus de 20 000 tonnes de vivres? La clé du mystère est que des commerçants ont été informés par des personnes gravitant dans l’entourage immédiat de ces structures. Selon le Quotidien n°1206 (05 novembre), les pillards ont emporté 11 500 tonnes de vivres du MENA à Gampéla. Mais à Gampéla ce sont des motos, des taxis motos et des voitures (bâchés, des dinas, etc.) qui sont intervenus pour faire le sale boulot. Certains commerçants ont quitté la ville de Ouagadougou, d’autres Zorgho, Pouytenga, Koupéla, etc. avec des remorques. Ces commerçants sont arrivés avec des manœuvres convoyés depuis ces villes pour ramasser les sacs pendant deux jours. Ces véhicules ont fait la navette pour stocker les marchandises dans ces villes afin de les vendre le moment venu. La police et la gendarmerie peuvent et doivent retrouver ces malfrats et leurs complices pour peu que les enquêtes soient faites dans les règles de l’art. Mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, le souci des gendarmes n’est peut-être pas de travailler comme nous le souhaitons. Les écrits légers de nos fameux économistes et de certains journalistes ont conduit les gendarmes dans les quartiers périphériques de la ville de Ouagadougou. Le Pays n°5730 du mercredi 12 novembre 2014 relatant les faits indique que : «à la porte d’entrée se trouve une maison de 20 tôles dont les occupants étaient absents. Sans les attendre, les gendarmes ont défoncé la porte de la maison. A l’intérieur se trouvait un seul sac de 50 kilogrammes dont le reste ne dépassait pas 15 kilos». Les forces de sécurité veulent-elles distraire le peuple? Combien de maisons des populations pauvres faut-il défoncer pour obtenir plus de 20 000 tonnes de céréales et combien de temps cela va-il prendre? 150 000 maisons? 200 000 maisons? Dans ces conditions quelle quantité d’argent les hommes de tenue vont-ils gaspiller pour amuser la galerie? A la ZAD également des camions et des tricycles sont intervenus pour ramasser les sacs de céréales pendant deux jours. Les stocks ont été faits dans les quartiers jouxtant  la ZAD avant d’être transférés ailleurs.
Dans le quartier de la zone 1, dans les secteurs 28, 29, 30 les restauratrices qui préparent le riz, le haricot, ne vendent plus des quantités significatives de nourriture. Conclusion et aspiration profonde du peuple : nous préférons manger à la maison. Les économistes et les journalistes doivent écouter l’opérateur économique Inoussa Kanazoé qui a souhaité pardonner aux pauvres qui n’ont pris que de la nourriture dans ses magasins tout en maudissant ses confrères les commerçants qui l’ont dépouillé. Ces économistes et ces journalistes veulent-il être plus royalistes que le roi ?
Le gros des sacs ne se trouve pas dans des domiciles privés des populations des quartiers périphériques, ils sont entreposés dans des magasins de stockage des commerçants. Pourquoi les instructions de l’état major de la gendarmerie ont-elles ciblé d’abord les quartiers et les populations pauvres ? Est-ce pour permettre aux commerçants d’avoir du temps de substituer les sacs réservés aux cantines et facilement identifiables par des sacs Aliza de couleur jaune ? Cette procédure, qui s’inspire des méthodes répressives de la 4ème République ne va-t-elle pas encore faire le lit de la petite et de la grande corruption, notamment des détournements crapuleux des hommes en kaki?
Avançons, même dans les domiciles privés, des informations dignes de foi indiquent que, les départs précipités ont permis aux personnels domestiques présents et aux hommes de faction dans les bunkers de se servir avant d’alerter et de faire venir les insurgés. Si nous sommes fatalistes et si nous voulons mettre un peu d’humour dans cette analyse, nous pourrons aussi ajouter que ces structures se sont trouvées là au mauvais moment. Et comme il s’agit de vivres, l’expression «ventre creux n’a point d’oreilles» nous semble, en l’occurrence, la plus adaptée.

La seule façon de comprendre les exigences du peuple, c’est de lire son polycopié sans négliger les non-dits qui se trouvent entre les lignes. N’est-ce pas un pied de nez qu’il a fait à ses détracteurs le dimanche 02 novembre 2014. En effet le contre-pied magistral du dimanche a consisté tout simplement à rendre la ville propre. Enfin il demande que le chantier qu’il a ouvert sur la base de simples soupçons soit poursuivi par les hommes qui vont animer la transition et ceux qui vont prendre le pouvoir à partir de 2015.
La situation actuelle du Burkina Faso met face à face les forces du changement et les partisans du statu quo ante. Les partisans conscients et inconscients de Blaise Compaoré qui sont tapis dans la société civile, dans l’armée, le CDP, etc. résistent et résisteront encore. Comme ce sont eux qui ont la réalité du pouvoir, ils souhaitent que le peuple se remette à sombrer dans la peur (cf. les fouilles dans les domiciles), ils veulent réhabiliter sans une auto critique sincère le CDP et ses satellites, ils veulent indemniser les fossoyeurs du peuple, etc. Face à cette incurie le peuple doit se mobiliser pour exiger que cessent les fouilles dans les domiciles privés, exiger du CDP qu’il se débarrasse de sa pourriture et de sa vermine avant de rejoindre les rangs du peuple; c’est une exigence de salubrité publique qui seule peut permettre à ce parti de s’amender afin de contribuer à faire avancer le processus de renaissance de la société burkinabè. Choisir une autre voie signifie demeurer dans sa logique passéiste. Enfin, nous devons refuser d’utiliser l’argent du peuple pour engraisser des voleurs en col blanc, des corrompus, des détourneurs et autres.
Ouagadougou, le 16 novembre 2014
Un groupe d’économistes et de personnes ressources du RENLAC.

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