Lancement du rapport 2012 sur l’état de la corruption au Burkina Faso

Le Réseau national de lutte anti-corruption REN-LAC a lancé le jeudi 12 septembre 2013 à Ouagadougou son rapport 2012 sur l’état de la corruption au Burkina. La douane, la police municipale et la justice sont les secteurs les plus corrompus. Le classement des catégories d’agents dans la hiérarchie administrative place les membres du gouvernement en tête, les élus locaux et les cadres occupent respectivement la deuxième et la troisième place.

Le rapport 2012 note une impunité persistante dans les différents cas de corruption. Une enquête par sondage a couvert les 13 chefs lieux de régions de notre pays et la ville de Pouytenga. L’échantillon  Photos Presidiumlkhuihuoauprès duquel les informations ont été collectées comprenait 2000 personnes dont 49.9% de sexe féminin. L’âge moyen était de 38 ans ; 62% des enquêtés étaient scolarisés et 73% étaient des personnes actives.

Pour tous les enquêtés qui se sont exprimés environ 9 personnes sur 10 indiquent que les pratiques de corruption  sont fréquentes voire très fréquentes dans le pays. Dans 11 des 14 villes d’enquêtes, la corruption est fréquente selon plus de 80% des enquêtés. Pour 32% des 1973 enquêtés qui se sont exprimés sur l’évolution de la corruption au Burkina Faso, la pratique de la corruption a augmenté comparativement à l’année 2011. Les plus fortes proportions des répondants (au moins 36%) ayant perçu cette augmentation, ont été enregistrées dans les villes de Pouytenga, Banfora et de Kaya. Deux cent quarante (240) des 2000 enquêtés soit 12% ont déclaré avoir offert personnellement une rétribution afin de recevoir dans une administration publique un service non soumis à paiement.
Les services de notre administration présente une mauvaise image auprès des populations.

DSC01895Pour une majorité des enquêtés (71% des répondants), les agents de l’administration publique, exécutent les services moyennant une rétribution offerte ou sollicitée épisodiquement ou systématiquement. Les membres du gouvernement occupent le 1er rang du classement des catégories d’agents dans la hiérarchie administrative selon le degré de corruption perçue par les enquêtés.
Le trio « douanes, police municipale, justice» apparaît comme les services perçus les plus corrompus. Tandis que les services de la santé améliorent leur score au cours de cette année.
Les causes de la corruption restent classiques. Selon les enquêtés les déterminants de la petite corruption incombent au contexte national. Les causes de la grande corruption quant à elles sont étroitement liées à la moralité de ses auteurs.
Les enquêtés ont en outre proposé des mesures que doit prendre le gouvernement, pour réduire l’ampleur de la corruption dans le pays. Selon 95% des répondants, les principales mesures sont : les sanctions exemplaires et dissuasives des auteurs d’actes de corruption, l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations ; et le renforcement de l’information des citoyens sur la corruption et ses conséquences économiques et sociales.

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