Missions d’information sur le fonctionnement des juridictions au Burkina Faso. Le REN-LAC partage sa vision de la justice avec l’Assemblée Nationale

Dans le cadre des activités de contrôle de l’action gouvernementale par le parlement, la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH) a effectué du 17 au 26 février 2014 une mission d’information sur le fonctionnement des juridictions au Burkina Faso. En vue de s’enquérir de l’expérience du REN-LAC, la commission a eu une séance de travail le mercredi 19 février avec une délégation du Réseau.

Les élus nationaux ont entamé des missions dans les juridictions du Burkina pour s’imprégner de leur réalité. Pour disposer des informations nécessaires les députés de la CAGIDH ont rencontré une série d’acteurs de la société civile. La délégation du REN-LAC était conduite par son Secrétaire exécutif adjoint Sagado NACANABO. Il était accompagné du Secrétaire général du Syndicat des magistrats du Burkina Karfa GNANOU et des chargés de plaidoyer et lobbying et de la communication du REN-LAC. Pour le Président de la commission Boureima BADINI cette rencontre s’imposait dans la mesure où depuis des années le REN-LAC a mené un certain nombre d’actions sur le fonctionnement de la justice. Aussi, les derniers rapports du REN-LAC fournissent des indications sur la justice classée parmi les secteurs publics les plus corrompus. Il était de bon ton d’entendre le son de cloche du REN-LAC sur le fonctionnement des juridictions selon les élus nationaux. Dans la présentation des faits le Réseau national de lutte anticorruption est resté constant dans sa perception de la justice. Le Secrétaire exécutif adjoint se fondant sur la récurrence du thème de la justice lors des trois dernières journées nationales du refus de la corruption va faire une lecture détaillée de la situation de la justice burkinabé. Pour lui plusieurs éléments concourent  à décrédibiliser la justice parmi lesquels la corruption, Sagado NACANABO prendra à témoin les récents classements du REN-LAC sur l’Etat de la corruption où le secteur de la justice figure dans le trio de tête des services publics les plus corrompus. Des exemples il n’en manque pas à en croire la délégation du REN-LAC : des juges qui prennent de l’argent pour rendre un service non soumis à rétribution, trafic de certificat de nationalité etc… Bref, la justice burkinabé a besoin de redorer son blason. Les différents échanges ont donné l’occasion au REN-LAC de revenir sur la méthodologie du sondage sur l’état de la corruption au Burkina. Cette question était également une préoccupation majeure pour les députés. A ce niveau le président de la commission Boureima BADINI a suggéré au REN-LAC de revoir sa méthodologie de sondage pour éviter les contestations. Les acteurs de la justice ne partageant pas l’avis du REN-LAC sur leur classement s’il s’en tient aux résultats des rencontres qu’ils ont eus dans les juridictions. Le sondage n’est pas fait pour plaire à quelqu’un, il s’agit de l’opinion des populations, il est fait avec rigueur dira le Secrétaire exécutif adjoint, et si une institution voulait s’y essayer elle parviendra aux mêmes résultats. Autres questions qui n’ont pas manqué de piquant ce jour, les sources de financement du REN-LAC, la distinction des différentes formes de corruption passive et active est-elle effective au REN-LAC.

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