Projet de « protocole d’accord politique de sortie de crise » de la CEDEAO. Le REN-LAC rejette.

Projet de « protocole d’accord politique de sortie de crise » de la CEDEAO. Le REN-LAC rejette.

Déclaration du REN-LAC sur le « projet de protocole d’accord politique de sortie de crise » de la CEDEAO: Non à l’insulte à la dignité du Peuple Burkinabè !

Le 17 septembre 2015, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avec son chef le Général Gilbert Diendéré, perpétrait un coup d’Etat militaire, dont le premier acte fut la prise en otage la veille, du Président de la Transition, du Premier ministre et de membres du gouvernement de la Transition. Le bilan de la répression abattue sur les populations manifestant leur rejet de cette forfaiture, fait état de 17 morts et 108 blessés enregistrés à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo à la date du 20 septembre 2015, selon le journal Le Pays (http://lepays.bf/manifs-contre-le-coup-detat-17-morts-et-108-blesses-enregistres-au-chu-yalgado-ouedraogo/).

Suite à ce coup d’Etat contre-révolutionnaire et honteux, une « médiation » a été entamée le 18 septembre sous les bons offices des présidents Béninois, Thomas Yayi Boni et Sénégalais Macky Sénégal et ce, au nom de la CEDEAO.

Au bout de ces 3 jours de « médiation », les « messagers de la bonne nouvelle » de la CEDEAO annoncent « un projet d’accord politique de sortie de crise » en treize (13) points qui sera soumis à un sommet extraordinaire de la CEDEAO le 22 septembre 2015.

Au titre des points de ce projet d’accord, l’on note, entre autres, les points suivants, qui ne sont rien d’autres qu’un entérinement des points de revendication des putschistes :

  • les personnes dont les candidatures ont été invalidées sur la base des articles 135 et 166 de la loi électorale du 7 avril 2015 seront autorisées à participer aux prochaines élections. A cet égard, les dispositions seront prises avant le 30 septembre 2015 ;
  • toutes les questions nécessitant un traitement à long terme, tel que la réforme du secteur de la sécurité et de la défense, y compris le RSP, seront laissées à l’appréciation du président et du gouvernement issus des prochaines élections ;
  • l’acceptation du pardon et l’adoption d’une loi d’amnistie au plus tard le 30 septembre 2015 sur les évènements consécutifs au coup d’Etat du 17 septembre 2015.
  • le Conseil national de la transition s’abstiendra de légiférer sur des sujets autres que ceux relatifs à l’organisation des élections et la mise en œuvre du présent accord ;

Ces propositions interviennent, alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, lors de sa 544ème réunion tenue le 18 septembre 2015, a clairement qualifié les auteurs de l’enlèvement et de la séquestration des autorités de la Transition et de leur renversement, ainsi que les éléments impliqués dans la répression des manifestants comme des terroristes, qui devront rendre compte devant les juridictions nationales et internationales compétentes . Ledit Conseil a également annoncé l’initiation des démarches nécessaires auprès des institutions africaines et internationales compétentes, en vue du jugement des auteurs du changement anticonstitutionnel, conformément aux dispositions pertinentes de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Les médiateurs de la CEDEAO ont royalement ignoré ces décisions pertinentes du conseil de Sécurité de l’Union africaine pour servir sur un plateau d’or au RSP, ce pour quoi celui-ci terrorise et martyrise le Peuple Burkinabè., parce que ces propositions indécentes de « sortie de crise », sont simplement une prime à l’impunité et au terrorisme et sonnent comme une insulte à la mémoire des martyrs des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat du 17 septembre 2015, une insulte à la dignité du Peuple Burkinabè. Tout porte à croire que la CEDEAO encourage les coups d’Etat et à travers ces propositions, ses « médiateurs » allument eux-mêmes, le feu qu’ils feignent d’éviter !

Face à cette agression contre le Peuple burkinabè, avec la bénédiction de la CEDEAO, la résistance active devient la seule alternative sérieuse qui reste, pour faire échec à ce coup d’Etat contre-révolutionnaire et à la guerre civile qui risque bien d’en découler. L’heure est donc à l’action, mais une action coordonnée !

C’est pourquoi, attaché aux principes de justice et de reddition de compte et considérant son communiqué du 17 septembre 2015 à travers lequel il a clairement indiqué que ce coup d’Etat est perpétré pour protéger les criminels qui ont pillé le pays pendant près de 30 ans et qui pensent échapper à la justice, le REN-LAC:

  • dénonce avec force les propositions de sortie de crise de la CEDEAO ;
  • appelle les organisations nationales, régionales et internationales à rejeter le projet de protocole de la CEDEAO ;
  • appelle la jeunesse, les populations des villes et campagnes à élever le niveau d’organisation de la résistance active dans le cadre de comités citoyens de résistance pour dire non au coup d’Etat et aux crimes économiques et de sang ;
  • appelle les forces démocratiques et patriotiques à entamer instamment des concertations en vue d’une meilleure organisation de la résistance active sur toute l’étendue du territoire et ce, sur la base de points de revendication clairs et précis.

Non au coup d’Etat contre-révolutionnaire !

Non à la guerre civile !

Non à l’impunité des crimes économiques et de sang

Vive le Peuple Burkinabè en résistance!

 

Ouagadougou le 21 septembre 2015

 

Le Secrétariat Exécutif

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