Contrôle citoyen : Les militants des OSC outillés

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé une série de formation sur le contrôle citoyen en matière de lutte contre la corruption. Ce sont les associations de cinq (5)  villes du Burkina Faso abritant des Comités régionaux anticorruption (CRAC) et la ville de Ouagadougou qui ont bénéficié de cette formation. Les structures de la capitale ont bénéficié de leur formation du 20 au 21 novembre 2017.

Les mauvaises qualités des services publics, les lenteurs administratives et les détournements de matériels publics, ont conduit le REN-LAC a organisé en collaboration avec l’ASCE-LC des sessions de formation sur le contrôle citoyen dans le but de contribuer au renforcement et à une meilleure structuration du contrôle citoyen. Le programme de formation a été le suivant : du 09 au 10 octobre 2017 à Koudougou; du 12 au 13 Octobre à Ouahigouya ; du 23 au 24 octobre à Gaoua; du 26 au 27 octobre à Bobo-Dioulasso; du 06 au 07 novembre à Fada N’Gourma. La boucle a été bouclée avec Ouagadougou du 21 au 22 novembre 2017. Elle a connu la participation de plusieurs institutions et OSC. Le public cible est constitué des organisations de la société civile intervenant dans les régions abritant les CRAC et les OSC membres du REN-LAC.

Au cœur de cette formation 3 modules :

• Module 1 : « le processus budgétaire » ; « savoir lire un budget » ; « le cycle de la commande publique » ; « savoir détecter des irrégularités dans la gestion des marchés publics » ;
• Module 2 : « la transparence administrative et le droit d’accès à l’information » ;
• Module 3 : « mécanisme de suivi et de contrôle citoyen ».

Des séances plénières et beaucoup d’échanges ont meublé cette formation de 48 heures.

Des participants s’expriment à l’issue de cette formation sur le contrôle citoyen :

Karfa GNANOU, magistrat et formateur

« En parlant du contrôle citoyen, c’est avoir en sa possession un certain nombre d’informations sur lesquelles on peut travailler pour suivre l’exécution du budget et sur son élaboration et également la question des commandes publiques. La formation a été centrée sur le budget et la commande publique. Il existe des textes qui obligent les gouvernants à rendre compte aux gouvernés et des textes qui donnent le droit aux gouvernés de revendiquer un compte rendu de la gestion publique et cela est mentionné au préambule de la Constitution. Depuis 2015 une loi est en place qui pose les bases de l’accès à l’information et aux documents administratifs. Il s’agit de la loi 051/2015 adopté en août 2015 sous la Transition. Cette loi oblige les gouvernants de communiquer les informations aux citoyens si une demande est faite ».

OUATTARA Souleymane participant, Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale

« Cette formation est la bienvenue car elle a été bénéfique dans le sens que le cycle des passations des marchés est appris, ainsi que les vérifications, liées à la commande publique. Le plus important est que cette formation a permis de bien centrer les revendications au niveau de mon organisation. Je suis bien outillé pour bien suivre et lire le budget. Comme difficulté dans l’exécution du contrôle citoyen, la sous-information et l’absence de suivi de la part des décideurs ».

Mme YONLI Marie, Coalition éducation pour tous du Burkina Faso,

« Le processus d’élaboration et d’adoption du budget de l’Etat en lien avec la loi de finance, ainsi que le processus de la commande publique ont été bien retenus de notre part ainsi comment suivre et influencer les décisions et dénoncer les actes de corruption. Et avec ce droit à l’information, il est possible de procéder à la vérification de la justesse des procédures et des pratiques et bien sûr à la dénonciation des faits de corruption et de malversations. La difficulté rencontrée dans le contrôle citoyen de  mon institution d’origine se situe au niveau des fournitures scolaires. Un grand retard dans les passations des marchés qui retarde beaucoup la réception des articles et qui sont en plus de très mauvaises qualités ».