Journée internationale de lutte contre la corruption : La contribution des leaders d’opinion dans la lutte contre la corruption objet d’un panel.

Journée internationale de lutte contre la corruption : La contribution des leaders d’opinion dans la lutte contre la corruption objet d’un panel.

La ville de Gaoua accueille cette année la journée internationale de lutte contre la corruption le samedi 9 décembre. A la veille de cette journée un panel a été organisé ce vendredi 08 décembre 2017 par plusieurs acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption. « Lutte contre la corruption au Burkina Faso : contribution des leaders d’opinions de la région du Sud-ouest ».

La corruption est un fléau qui mine la société. Elle compromet les plans de développement et renforce les inégalités sociales. L’engagement doit être collectif et individuel pour Mamadou DRABO Directeur de la lutte contre la corruption à l’ASCE-LC. « Votre contribution est attendue parce que vous êtes des exemples » dira-t-il en introduction. Pour lutter efficacement contre la corruption dans nos sociétés, qui mieux que les leaders d’opinion pour prendre le devant et distiller les meilleures pratiques qui existent au sein de leur communauté. Pour disséquer un tel thème, quatre personnes ressources se sont longuement entretenus avec le public sur la perception de la corruption au sein de leur communauté. Abbé Eric DAH de la communauté catholique, Imam Daouda SIMBRE représentant la communauté musulmane, Pasteur Henoc SIB représentant la communauté protestante, Emile OUSSE de la communauté coutumière. Comme modérateur Louis Armand OUALI, ancien maire de Gaoua et grande figure politique de la région.

Les leaders d’opinion meilleurs experts anticorruption selon Louis Armand OUALI.

Autorités morales et spirituelles, les leaders d’opinion sont beaucoup attendus sur le terrain de la sensibilisation ». Définissant la corruption Abbé Eric DAH de l’OCADES Gaoua dira qu’il faut l’enlever en l’homme la corruption pour qu’il soit immaculé. L’église catholique est consciente de la situation, elle a pris des initiatives depuis longtemps. Le Pape François lors de son voyage en 2015 en Afrique (Ouganda et Kenya) a cité la corruption parmi les maux qui minent l’Afrique selon l’Abbé DAH. Un sommet international sur la corruption a été organisé au Vatican, cela a conduit à la mise en place d’un Réseau international contre la corruption. Ce réseau met l’accent sur l’éducation, la culture et la citoyenneté. L’église est invitée à ne plus fermer les yeux sur la corruption, et à mettre le doigt sur la corruption. Il y a une direction au sein de l’OCADES qui lutte contre la corruption. Cette structure s’adresse à tous les humains pas aux chrétiens uniquement. Ceux qui s’adonnent à la corruption risquent l’excommunication ajoutera l’Abbé Eric DAH.

Pour le deuxième paneliste, Imam Daouda SEMBRE la corruption est connue depuis que l’Islam existe et elle est condamnée par l’Islam. « Dieu maudit le corrupteur, il maudit le corrompu et l’intermédiaire » dit le prophète Mahomet dans le coran. Les maladies de l’âme doivent trouver leur médicament dans la spiritualité. La corruption fait partie de cela. Tous les jours les imams en font cas dans leur sermon.

La corruption trouve sa cause dans le délitement des valeurs morales soutiendra l’Imam SEMBRE. Manque de confiance, effritement de l’autorité. Que faut-il faire alors ? Premièrement, nos sociétés doivent avoir des textes clairs imprégnés de nos réalités sociales. Deuxièmement, il faut vulgariser la loi anticorruption. Enfin il faut mettre l’accent sur l’éducation pour éloigner les enfants de la corruption. Nos leaders doivent être plein d’humilité, ils ne doivent pas avoir pour référence l’argent. Voici les trois solutions à adopter par les leaders d’opinion pour lutter contre la corruption selon l’Imam SEMBRE. « Nous perdons tous dans la corruption. Le corrupteur n’est jamais gagnant. Dans l’intégrité Dieu nous couvre de beaucoup de bénédictions dira-t-il en conclusion.

Traditionnellement la société lobi ne connait pas la corruption. Le lobi disait la vérité au péril de sa vie s’est ainsi exprimé le troisième paneliste Emile OUSSE représentant communauté coutumière. Il faut que toutes les parties jouent leur rôle dans cette lutte.

Pasteur Enoch SIB qui a défendu les positions de l’Eglise protestante évangélique, trouvera l’origine de l’appellation « protestant » dans cette volonté de sa communauté à rejeter la corruption. « On nous appelle protestant parce que nous protestons contre tout ce qui n’est pas juste, donc contre la corruption, contre tout ce qui n’est pas conforme aux normes bibliques ». La communauté dispose d’une commission d’éthique. « Défi Michée » est une organisation protestante qui lutte contre la corruption. Elle a pour but de faire connaitre aux chrétiens les versets bibliques sur la corruption. Bibliquement et juridiquement on ne peut pas justifier la corruption. La pauvreté ne peut justifier la corruption insiste Pasteur SIB.

Nous devons travailler à être des modèles pour lutter efficacement contre la corruption. Les leaders d’opinion doivent être des exemples dans leur famille, dans leur service, dans la société.

Il n’y a pas un seul verset de la bible qui autorise la corruption. La corruption entrave le développement, Dieu veut la prospérité.

A l’issue des échanges qui ont suivis, tous reconnaissent panelistes comme public que la corruption est condamnable et devient de plus en plus une menace. Beaucoup ont souhaité également que la justice se saisisse à nouveau de son indépendance.

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