Mot du Secrétaire exécutif à la cérémonie d’ouverture du symposium sur les 20 ans du REN-LAC

Mot du Secrétaire exécutif à la cérémonie d’ouverture du symposium sur les 20 ans du REN-LAC

Mesdames et messieurs les représentants des organisations internationales et interafricaines ;

Mesdames et messieurs les partenaires techniques et financiers ;

Mesdames et messieurs les représentants des administrations publiques et privées ;

Mesdames et messieurs les représentants des structures de lutte contre la corruption ;

Messieurs les membres d’honneur ;

Mesdames et messieurs les représentants actifs et observateurs des organisations et  structures membres  du REN-LAC;

Mesdames et messieurs les membres du Secrétariat Exécutif ;

Mesdames et messieurs les journalistes ;

Honorables invités,

Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (en abrégé REN-LAC) se réjouit de l’honneur que vous lui faites, d’être présent à la cérémonie d’ouverture du Symposium sur les 20 ans de son existence. Ce symposium, chargé de symboles pour notre organisation qui aura demain vingt (20) ans, arrive comme un don de la providence.

Au Burkina Faso, l’adoption du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) en 1991 semble être venue du poids de distorsions et de rigidités structurelles. L’ultra libéralisme s’installe alors, flanqué de son cortège de laisser aller, d’entreprises bradées, de fermetures d’usines, de licenciements, de misère et de pauvreté, avec un passager clandestin, la corruption. Longtemps considérée comme un phénomène marginal par les gouvernements, la corruption a progressivement pris de l’ampleur dans les pays africains et notamment au Burkina Faso.

La décennie 90 est marquée par une double dynamique : un développement sans précédent de la corruption mais aussi par une prise de conscience qui met à l’ordre du jour une lutte acharnée contre la corruption au Burkina Faso.

Si, au niveau étatique des structures de lutte contre la corruption ont tardé à voir le jour, du côté de la société civile le danger du phénomène de la corruption a très tôt a été perçu invitant instamment à l’action. Ainsi au lendemain de la conférence internationale sur les droits humains à l’initiative de l’UIDH, des organisations de la société civile vont créer le 20 décembre 1997, le REN-LAC.

Ces organisations de nature diverse étaient composées d’associations de défense des droits humains, de centrales syndicales et de syndicats autonomes, d’organisations confessionnelles, d’organisations de femmes et d’organisations de jeunes.

Mais que ce fut dur de parvenir à imposer l’idée et le principe de la lutte contre la corruption.

 Honorables invités ;

Organisation indépendante, non partisane et sans but lucratif, le REN-LAC s’est donné pour la vision, l’avènement d’une société burkinabé engagée dans son ensemble, pour la défense et la promotion de l’intégrité et de la bonne gouvernance.

De 14 organisations fondatrices en 1997, le RENLAC compte en 2017, 23 organisations membres. Reclus au départ à Ouagadougou, le REN-LAC a amorcé sa déconcentration à partir de 2009, avec l’installation de CRAC, dont le nombre est passé de 3 à 5 en 2017. Ceux-ci mènent leurs activités dans cinq régions (Centre-Ouest, Nord, Hauts-Bassins, Sud-ouest et l’Est. Les CRAC travaillent dans ces régions mais interviennent également dans des régions contigües. Aujourd’hui leurs activités apportent du baume à la vie des populations, longtemps privées d’informations sur la corruption.

Animés au départ par quelques volontaires et un Secrétariat permanent squelettique en 1997, le REN-LAC compte  aujourd’hui un Secrétariat exécutif composé de  8 membres élus (dont trois femmes) et une vingtaine de salariés. Il possède en outre un Conseil scientifique composé de neuf personnalités de haut niveau scientifique et un comité de pilotage dans lequel siègent les PTF.

Avec des moyens d’action axés sur la sensibilisation et la dénonciation des faits de corruption dans la presse au départ, l’activité du réseau s’est progressivement bonifiée et embrasse aujourd’hui une palette assez variée de domaines : production de connaissances fiables, conscientisation, information et organisation des citoyens, plaidoyer et lobbying en vue d’influencer les politiques, suivi-évaluation des activités de lutte anti-corruption et enfin gestion des dossiers juridiques et judiciaires.

 Honorables invités ;

Pourquoi un symposium pour marquer les deux décennies d’actions du Réseau national de lutte anticorruption ?

Des années durant, le REN-LAC a apporté sa  contribution à la lutte contre la corruption, à travers l’éducation des populations et l’interpellation des pouvoirs publics. Cette contribution a aussi touché le domaine crucial de la législation, notamment avec l’adoption de textes de lois comme la loi N°004 2015 du CNT portant prévention et répression de la corruption, mais aussi  la relecture de certains textes (loi 04 et loi 82 notamment). En marge de cette activité centrée sur la bonne législation, le RENLAC s’est battu pour des réformes institutionnelles, notamment celle qui a abouti à la création de l’ASCE_LC et des pôles judicaires inscrites toutes, dans l’axe de la bonne gouvernance. En 20 ans d’existence l’apport du réseau à la lutte contre la corruption au Burkina a été substantiel. L’action du REN-LAC dépasse le cadre national pour se situer au niveau de l’Afrique et du monde. Le REN-LAC en 20 ans d’existence contre vents et marées est resté constant dans sa méthode, dans ses engagements, constant dans sa lutte, constant dans ses convictions qui lui rappellent que seule une lutte organisée et soutenue peut parvenir à vaincre la corruption.

Honorables invités

Placé sous le thème « le REN-LAC d’hier à demain », ce symposium réunit les représentants des organisations membres, des Comités régionaux anticorruption (CRAC), du Secrétariat exécutif mais les permanents et les personnes ressources du REN-LAC. Il permettra d’organiser deux panels qui se tiendront aujourd’hui sous forme de rappels historiques d’une part et d’autre part demain, où les projecteurs seront braqués sur son présent et de son futur. Ces deux panels seront animés par les premiers responsables du Réseau qui l’ont heureusement porté depuis sa création jusqu’à ce jour.

Si aujourd’hui nous pouvons présenter un bilan somme toute positif et parler d’un symposium, c’est grâce à l’action de ces pionniers, c’est grâce à leur ténacité, c’est grâce à leur intégrité et à leur esprit de sacrifice. C’est le lieu pour nous de rendre un vibrant hommage à ceux qui sont dans cette salle  et à ceux qui ne sont plus de ce monde. Votre action a été salutaire et  pour cette raison nous tenons à vous rendre un hommage mérité à travers ce symposium. Nous espérons qu’il permettra d’écrire avec vous les meilleurs récits de la vie du REN-LAC pour  immortaliser les actes posés par certains d’entre vous dans un livre et un film documentaire. Il permettra aussi à la jeune génération de prendre la pleine mesure de l’immensité de la tâche qui l’attend à travers les témoignages des pionniers. Ces témoignages seront aussi source d’inspiration pour l’avenir, la définition des contours et des perspectives de lutte contre la corruption en dépend.

Honorables invités,

Au moment, où il est question de capitaliser les 20 ans de l’action du REN-LAC, nous ne pouvons pas oublier la contribution des organisations membres tant leur apport a été immense pour la réussite de notre mission. Leur dévouement mérite d’être salué, car  elles font partie des principales pourvoyeuses de ressources humaines et financières de notre Réseau.

Au moment où le REN-LAC fait une halte sur ses 20 ans et veut valoriser l’action de ses membres, l’honneur me revient de dire un mot à l’endroit des partenaires techniques et financiers. Je m’adresse à ceux qui nous soutiennent aujourd’hui mais aussi  à tous ceux qui nous ont soutenus hier. « I bark wusgo, A ni tié Kossobè, A FOFO». Merci infiniment, vous faites une œuvre plus qu’utile qui aboutit à un travail de salubrité public pour le Burkina Faso, mais aussi pour l’Afrique, voire le monde.

Sur ce je déclare ouvert le Symposium qui consacre les 20 ans d’activités du REN-LAC.

                                                                       Je vous remercie.

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