Le REN-LAC apporte son soutien à la CGT-B et au Courrier Confidentiel assignés en justice pour avoir dénoncé des faits de fraudes et de malversations financières

La Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B) et le Courrier confidentiel sont assignés devant la Justice burkinabè pour diffamation. Leur seul tort est d’avoir osé dénoncer des faits de fraudes et de malversations financières, respectivement à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) lors du recrutement d’agents en 2018, et à la Cimenterie du Faso (CIMFASO) en 2017.

Lors de la conférence de presse du REN-LAC à l’occasion de la rentrée judiciaire 2018-2019 le 26 septembre dernier, le Secrétaire exécutif, Claude Wetta (Milieu) n’a pas manquer de dénoncer le laxisme de l’Exécutif et de la Justice en ce qui concerne le traitement des dossiers de crimes économiques.

Les 32 candidats, qui ont porté plainte contre la CGT-B, demandent au tribunal sa condamnation au payement de la somme de 352 millions de francs CFA comme dommages et intérêts, tandis que l’homme d’affaire Inoussa Kanazoé demande, lui, la somme de 7 milliards 320 millions de F CFA.  Au-delà de cette assignation en justice de ces deux acteurs importants dans la lutte contre la corruption et pour une gouvernance saine dans notre pays, les sommes exigées par les plaignants indiquent clairement des velléités de dissuasion de ceux qui voudraient s’attaquer aux faits de corruption et de mal gouvernance au nom de l’intérêt public. Ces deux procès sont des signaux annonciateurs d’une ère nouvelle de musèlement de tous ceux qui osent encore donner de la voix contre le crime organisé, la fraude, la corruption et l’impunité. En lieu et place d’actions judiciaires vigoureuses contre les auteurs de crimes économiques et de fraudes, ce sont plutôt les acteurs qui dénoncent les pratiques mafieuses qui font l’objet d’intimidations. Il est fort utile de rappeler une fois de plus que les tentatives de corruption dans le traitement du dossier KANIS, qui ont d’ailleurs été dénoncées par le Capitaine Lompo, en présence du Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance (TGI) de Ouagadougou le 24 avril 2017, sont jusque-là restées sans suite. A l’évidence, il s’agit d’une situation inacceptable qui n’augure pas de meilleures perspectives dans l’œuvre d’assainissement et de moralisation de la vie publique.

Fidèle à son engagement à lutter contre la corruption et toutes les formes de mal gouvernance au Burkina Faso, le REN-LAC :

  • suit avec une attention particulière l’évolution de ces deux affaires et apporte son ferme soutien à ces deux acteurs clés dont l’œuvre de salubrité publique leur vaut aujourd’hui d’être dans le collimateur de la justice ;
  • invite tous les démocrates et progressistes à faire front contre la cabale judiciaire en cours contre les acteurs de la lutte anti-corruption. Par ailleurs, il les invite à ne pas céder aux manœuvres et autres intimidations et à rester déterminés dans la lutte contre la corruption et l’impunité, gage de bonne gouvernance et d’un développement économique et social harmonieux. Une lutte parsemée d’embuches, certes ! Mais une lutte ô combien noble ;
  • appelle la jeunesse en proie au chômage à se départir de la courte échelle et à mieux s’organiser avec courage et détermination pour engager des luttes contre les causes profondes de sa situation ;
  • appelle les populations, principales victimes de ces pratiques mafieuses, à se mobiliser conséquemment et à faire bloc derrière toutes les voix qui s’élèvent pour dénoncer la corruption et l’impunité des crimes économiques.

Non aux actes d’intimidation des acteurs de la lutte anti-corruption !

 

Ouagadougou le 24 octobre 2018       

Le Secrétariat exécutif

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CIC

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