Journée Internationale de Lutte contre la Corruption

Journée Internationale de Lutte contre la Corruption

Message du Secrétaire Exécutif du REN-LAC

Mardi 09 décembre 2014.
Mesdames,  messieurs

L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers constitue un tournant important dans la marche du Burkina Faso. Elle donne l’opportunité aux Burkinabè de faire face courageusement à leur histoire et par la même occasion, d’ouvrir une nouvelle page dans leur marche vers le développement.

En ce  09 décembre Journée internationale de lutte contre la corruption, il me plaît de m’incliner devant la mémoire des martyrs de l’insurrection populaire. Leur ultime sacrifice ne doit pas être vain; c’est le serment que chaque Burkinabè se doit de faire aujourd’hui. Le REN-LAC fidèle à son idéal de transparence s’associera à tous les combats du mouvement démocratique, engagé et combattif, afin que justice leur soit rendue.
Le REN-LAC fait appel à l’engagement de l’ensemble des Burkinabè sincères à s’associer à son combat en vue d’accentuer la pression sur les nouvelles autorités pour que la lutte contre la corruption devienne une véritable priorité.
Burkinabè, si aujourd’hui les déclarations d’intentions des autorités constituent, un point de départ pour les apprécier,  seuls les actes finiront par nous convaincre de leurs réelles volontés. Face à la montagne des dossiers de corruption, et aux ravages de la corruption, le REN-LAC exige surtout des actes.
Selon la Banque mondiale, ce sont entre 10 000 milliards et 20 000 milliards de F CFA qui sont détournés chaque année des pays en développement par le biais de la corruption d’agents publics .
A ce jour moins de 2 500 milliards de F CFA des avoirs illicites ont été recouvrés  (et moins de cette somme a été restituée aux pays d’origines).
Lors de son entretien avec la presse nationale, le premier ministre Yacouba Isaac ZIDA a laissé entendre qu’il a fait geler les comptes des anciens dignitaires de la IVe République.
Le REN-LAC se réjouirait d’avantage s’il recevait les preuves de cette affirmation. Et il serait en outre de bon ton d’indiquer au peuple les montants et les banques qui gèrent ces comptes ?
Le REN-LAC pèsera de tout son poids pour que soit restitué au peuple les ressources spoliées, celui-ci étant la première victime des pillages du régime Compaoré.
Le thème que nous avons choisi pour cette 9e édition des JNRC à savoir « En finir avec l’impunité et la mal gouvernance pour une véritable stabilité », constitue, pour nous, un gage  supplémentaire de notre volonté d’aller jusqu’au bout de notre logique. Le REN-LAC travaille et travaillera toujours pour la gestion transparente des deniers publics.
Ce thème et cette journée sont l’occasion pour nous, d’engager non seulement la réflexion autour des stratégies de recouvrement des ressources volées au peuple, mais aussi de mobiliser les ressources et les énergies pour y parvenir.
Sous l’ère COMPAORE, la corruption, le pillage des ressources publiques et le bradage des ressources minières étaient devenus la loi d’airain.  Après 27 ans de pouvoir et de pillage organisé, il est de bon ton que les avoirs et les biens mal acquis de Blaise COMPAORE et de sa famille, ainsi que ceux des principaux dignitaires de son régime soient gelés recouvrés et restitués au Peuple. Des réformes profondes et pertinentes doivent également être opérées en vue de poser les jalons d’une gouvernance saine.
Le peuple a soif de réformes utiles. Le REN-LAC l’a compris et entend y apporter une réponse diligente. En marge de la 9e édition des journées nationales du refus de la corruption, il a mis en place un comité restreint de personnes ressources pour faire des propositions de réformes pour une meilleure gouvernance au Burkina Faso.
Convaincu de la nécessité de geler les biens mal acquis et de les retourner au peuple, le REN-LAC engage ce jour à travers un panel, la réflexion sur  « Le gel et le recouvrement des biens mal acquis du pouvoir déchu de Blaise COMPAORE».
Mesdames, messieurs
Le REN-LAC entend maintenir la pression sur le gouvernement de la transition et les acteurs de la justice afin que la justice tant attendue par le peuple burkinabé  soit rendue. Il sait par avance que le chemin sera long et tortueux pour venir à bout des pratiques surannées mais tenaces. Mieux, il n’est pas de ceux qui pensent qu’il suffit de changer les hommes pour que les structures changent.
Mais il est convaincu d’une chose : si le peuple le veut, le changement viendra plus vite que nous l’attendions. Pour parvenir à un changement réel, l’engagement de chacun doit compter.
Mesdames, messieurs
Le défi poser par l’insurrection populaire est double et il faut pour ce faire, quadrupler notre engagement. Il s’agit de solder le passif de l’ancien régime, mais surtout de  promouvoir de bonnes pratiques qui vont s’ancrer pour chasser définitivement les anciennes.
Je ne saurais en ma qualité de Secrétaire exécutif du REN-LAC manqué l’occasion que m’offre cette journée, pour exhorter chacun de nous à s’engager individuellement ou collectivement dans la lutte contre la corruption. Il est impérieux aujourd’hui de rendre justice à ces millions de jeunes qui ont pris d’assaut les rues de nos villes pour dire non à l’arbitraire, à la mal gouvernance…
Le sacrifice du peuple burkinabè a été si grand qu’il n’est pas concevable d’imaginer cette nation se mettre en marge de son combat pour le gel et le recouvrement des ressources qui lui ont été volées. Nous invitons les banques et les institutions financières nationales et internationales à s’associer à notre combat. Nous sommes convaincus que ce combat sera long, harassant mais exaltant. Enfin la volonté de ce peuple héroïque triomphera  parce que son combat est juste et légitime.
Je vous remercie.

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