Déclaration sur les fraudes aux concours de la Fonction publique.
COMITE DES JEUNES UNIS POUR LA REPRISE DES CONCOURS CONCERNES PAR LA FRAUDE
(AESO – CJURC – FES-BF – MEFA – ODJ – UGEB – UNARES – UNEF – RJP)
Le 9 octobre 2015 a eu lieu le procès des présumés auteurs des fraudes aux concours directs de la Fonction publique, session 2015. La tenue de ce procès, dont le délibéré est fixé au 23 octobre 2015, est une étape importante dans la quête de la transparence et de l’égalité des chances entre les candidats aux concours directs de la Fonction publique, revendiquées par notre comité.
Si nous fondons l’espoir que le verdict tant attendu rendra justice et permettra d’engager le processus de démantèlement du ou des réseaux de fraudeurs dans l’organisation des concours, nous tenons également à rappeler qu’il n’y a pas de lien entre ce verdict et la principale revendication qui consiste à annuler et reprendre les concours concernés par les fraudes. Et cela contrairement à la position de Monsieur le Ministre de la Fonction publique, le Professeur Augustin LOADA, qui a fait savoir que « l’issue du procès est indispensable pour la suite à donner à ce dossier au niveau gouvernemental ».
Du reste, les débats au cours du procès du vendredi 9 octobre ont apporté un démenti aux proclamations de Monsieur le Ministre de la Fonction publique sur la circonscription supposée de la fraude dans les différents concours. En effet, des acteurs majeurs du procès que sont le Procureur du Faso, l’Agent Judiciaire du Trésor et la Défense du responsable du cabinet d’études chargé de la conception des épreuves et des corrigés ont souligné que les contours de la fraude ne sont pas maitrisés. Aussi, le parquet a indiqué ne pas pouvoir citer de manière exhaustive les concours touchés par la fraude, avouant qu’« une certaine limite ne nous permet pas de saisir comme il se doit tout ce qui s’est passé » !
Ainsi est-il apparu, par exemple, à l’audience, qu’en plus des concours des trois cycles de l’ENAREF, des Assistants de douanes, des Agents itinérants de santé, des Conseillers des affaires économiques, ceux des Techniciens supérieurs d’élevage, d’agriculture, des Contrôleurs de douanes et des Gestionnaires des hôpitaux ont été également marqués par les fraudes. Le nombre de concours concernés par les fraudes est donc passé de six à dix entre la conférence du gouvernement tenue le 21 août 2015 et le procès des présumés fraudeurs du 9 octobre 2015. Ces nouvelles révélations, à la faveur du procès, confortent nos profonds sentiments que les fraudes ont été massives. Le gouvernement a-t-il encore des raisons, quelle que soit le verdict qui sera prononcé, de persister dans son refus d’annuler et de reprendre les concours concernés par les fraudes ? Pour le Comité, le bon sens commande que la reprise, dans des conditions de transparence et d’équité, de ces concours marqués par les fraudes soit la réponse élémentaire que le gouvernement doit apporter à sa plateforme revendicative qui lui a été transmise. Aussi, la grande mobilisation et l’engagement patriotique de la jeunesse populaire, au côté du peuple burkinabé, lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et sa résistance héroïque contre le coup d’état du 17 septembre 2015 légitiment son aspiration profonde à la justice sociale et à l’égalité de chances dans l’accès à la Fonction publique.
C’est pourquoi, le Comité des jeunes unis pour la reprise des concours concernés par les fraudes appelle la jeunesse burkinabè qui ploie dans le chômage et qui aspire légitimement et de droit à des emplois décents et en nombre suffisant, les militantes et militants des structures qui soutiennent la lutte pour la reprise des concours concernés par les fraudes à :
- rejeter catégoriquement les résultats frauduleux des concours marqués par les fraudes (ENAREF, Assistants et contrôleurs des douanes, Conseillers des affaires économiques, Agents itinérants de santé, Techniciens supérieur d’élevage,…) que le gouvernement s’apprête à publier contre vent et marrée ;
- exiger du gouvernement un examen diligent et adéquat de la plateforme revendicative ;
- se tenir prêt pour répondre à tout mot d’ordre que commanderait la non-satisfaction des préoccupations consignées dans la plateforme revendicative.
- Oui au mérite et à l’égalité des chances entre tous les candidats aux concours de la Fonction publique !
- En avant contre le chômage et pour la création d’emplois décents et en nombre suffisant pour la jeunesse !
- Non aux fraudes aux concours directs de la Fonction publique !
- Le Comité
- Ouagadougou, le 13 octobre 201