« L’argent moyen le plus sûr pour remporter les élections au Burkina » selon le REN-LAC.
Le Burkina Faso a un nouveau Président depuis le 29 décembre 2015. A l’issue de 13 mois de gestion, le régime de la Transition a accouché d’un régime démocratiquement élu. La nécessité d’organiser un audit de la gestion du bien public sous la transition s’impose selon le REN-LAC qui a aussi rendu public le bilan de l’observation des élections qu’il a organisée pour la première fois. La rencontre de ce mardi 12 janvier 2016 était axée sur deux points essentiels : l’audit nécessaire de la transition et le bilan de l’observation des élections par notre structure.
Le premier point de la rencontre s’est axé sur la nécessité d’organiser un audit de la transition afin de « permettre à chacun de répondre de ses actes ». En effet, de nombreux points de clair-obscur sont apparus notamment la question de passation des marchés de gré-à-gré, les nombreuses nominations de fin de transition, de l’opacité dans la rémunération des ministres et des bonus accordés à certains ministres. Nous nous réjouissons du fait que le Président nouvellement élu ait saisi l’ASCE-LC pour l’Audit de la Transition a précisé le Secrétaire exécutif du REN-LAC dans sa déclaration.
Quelle formule pour la réalisation de l’audit ?
Répondant aux questions des journalistes sur l’incompétence de l’ASCE-LC et de la Cour des Comptes à auditer le CNT et le Gouvernement, Dr Claude WETTA Secrétaire exécutif du REN-LAC estime que la bonne volonté du Président de l’Assemblée nationale permettrait de réaliser l’audit du gouvernement de la Transition et du Conseil National de la Transition.
241 cas de corruption électorale enregistrés avant et pendant la campagne.
Le deuxième point dresse le bilan de l’observation des élections par les observateurs du REN-LAC.
D’une manière générale, le constat est fait du déroulement de meetings déguisés en campagne, de visites gracieuses de responsables de partis politiques avec des autorités coutumières et religieuses et de distributions de frais de carburants et autres frais aux militants. « Nous avons enregistré avant et pendant la campagne électorale 241 cas de corruption électorale » a précisé le Trésorier général du REN-LAC Dr Mafing KONDE, Responsable de l’équipe d’observation.
Le rapport fait état de 241 cas avérés de corruption électorale ; et est reparti comme suit : 50% pour le MPP, plus de 9% pour l’UPC, 9% pour le CDP. En outre la présence anarchique des affiches et des tee-shirts et autres gadgets à but électoral a été relevée.
Le constat général qui se dégage est le suivant : l’argent est le facteur clé de la réussite des campagnes électorales.
« Le REN-LAC n’a pas le pouvoir de sanctionner. Notre rôle est celui de la veille et de l’interpellation citoyenne » a rappelé Dr Claude WETTA sur la question des sanctions réservées aux fautifs.