Partage d’expériences sur les bonnes pratiques : le REN-LAC visite l’Office rwandais des marchés publics et l’Auditeur général.
La délégation du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) qui séjourne depuis le 28 mai 2017 à Kigali dans la capitale rwandaise dans le cadre d’un voyage d’étude, a rencontré ce lundi soir, les responsables de l’office rwandais des marchés publics et l’Auditeur général, toutes deux des structures gouvernementales en vue de s’imprégner de leur méthodes et stratégies de lutte contre la corruption.
Dans le souci de renforcer davantage ses compétences en matière de lutte contre la corruption, une délégation du REN-LAC conduite par le secrétaire exécutif adjoint Sagado NACANABO est en voyage au Rwanda dans le but de s’inspirer de l’expérience de Tranparency International (TI) Rwanda en matière de lutte contre la corruption. Ce voyage d’étude a été financé par la Banque mondiale à travers le « projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (PGEPC). La délégation a pu rencontrer successivement le 29 mai 2017 les responsables de l’Office rwandais des marchés publics et de l’Auditeur général.
En ce qui concerne la rencontre avec les responsables de l’Office Rwandais du marché public, il est ressorti que cette entité fait de la lutte contre la corruption dans le domaine des marchés publics son cheval de bataille. Selon le représentant de l’Office rwandais des marchés publics Celestin SIBOMANA, la corruption a des impacts financiers, sanitaires, environnementaux. Elle est également source de manque de confiance surtout de la population à l’égard du gouvernement et de la perte des valeurs. Pour lui, les causes de la corruption sont entre autres la pauvreté, le faible revenu, le manque d’un pouvoir judiciaire fort, l’inaction de la police et la tolérance culturelle. Conscient que les appels d’offres manuels dans les marchés publics engendrent la corruption, il a confié que son organisme compte d’ici juillet, introduire le système d’informatisation dans le traitement des appels d’offre. Celestin SIBOMANA a ajouté qu’au Rwanda il y a une volonté politique de tous y compris les autorités politiques dans la lutte contre le phénomène. C’est pourquoi la loi en la matière est sévère de son avis : « La loi n’épargne personne quel que soit son rang et les sanctions peuvent aller de la suspension temporaire jusqu’à l’exclusion définitive », a-t-il souligné. Et en matière de stratégie de lutte, M. SIBOMANA, a confié qu’il est instauré un code d’éthique professionnel des personnes qui interviennent dans la chaine des marchés publics et des audits réguliers sont aussi effectués. Il a par ailleurs ajouté qu’un comité national chargé de lutter contre la corruption est mis en place. Ce comité est composé de la police qui est chargée de l’investigation, la cour suprême, le parquet général, l’ombudsman, et le ministère de la justice. L’objectif, de son avis est de parvenir à la tolérance zéro de la corruption dans les marchés publics en particulier et au Rwanda en général.
Concernant la rencontre avec l’Auditeur général monsieur Obadiah R. BIRARO, il a indiqué que sa structure, créée en 1998 par la Constitution est chargée des audits. Selon lui, sa structure n’intervient pas directement dans la lutte contre la corruption mais y contribue à travers les travaux d’audits et les productions de rapports. Il a indiqué que leurs audits se basent sur des preuves tangibles. Monsieur BIRARO a toutefois appelé à la synergie entre les différentes entités de lutte contre la corruption car une seule structure ne peut, de son de vue, venir à bout de ce phénomène.
Il faut noter qu’à ces deux rencontres, en plus du REN-LAC, on enregistrait également la présence de la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) du Congo Brazzaville.
Rabiatou SIMPORE