Multiplication des scandales de corruption au Burkina. Le mal demeure profond et la chienlit s’est installée (REN-LAC).
Le Réseau nationale de lutte anticorruption (REN-LAC) a organisé cette conférence de presse ce mardi 13 juin 2017 à Ouagadougou pour répondre à quatre (4) soucis majeurs : la multiplication au cours des années 2016 et 2017 des dénonciations de scandales de corruption dans la presse ; les malversations relevées par le rapport 2015 de l’ASCE-LC qui pointe du doigt une foule de fautes de gestion dont le cumul s’élève à plus de 31 milliards de FCFA entre 2012 et 2014 ; la quasi absence de signal inédit et fort donné par les autorités actuelles pour lutter contre la corruption ; l’impunité persistante des crimes économiques. Le Réseau une fois de plus appelle à la mobilisation citoyenne pour combattre la corruption.
Dr Claude WETTA affirmera en introduisant sa déclaration liminaire que le mal demeure profond et la chienlit s’est installée. La volonté politique reste quasi absente dans la mise en œuvre des mécanismes de prévention et de répression prévus par le dispositif juridique. Malgré la publication de différents rapports de parlementaires et de structures de contrôle, les lignes n’ont pas bougé et le REN-LAC estime que c’est inacceptable que de gros poissons continuent de se pavaner et fier de narguer le peuple. « Nous sommes sidérés par la passivité du Ministre de la sécurité face aux conclusions d’un rapport commandité sur les services payés de la Police nationale. Sur les prélèvements effectués sur les sociétés minières 28 hauts gradés ont empoché à eux seuls 131 millions de FCFA, cela « constitue un manquement grave dans un service hautement stratégique du Burkina » souligne le REN-LAC qui par ailleurs réclame une suite diligente à cette affaire et une publication du rapport d’enquête de l’Inspection générale du Ministère de la sécurité seul gage pour un retour à la sérénité dans les rangs. Les préoccupations des journalistes ont tourné autour du nombre exact des cas de corruption révélés et de la valeur des sommes d’argent mises en jeu, Dr Claude WETTA a répondu que pour les cas de corruption révélés on peut dénombrer plus d’une centaine et plus de 1000 milliards perdus par l’Etat Burkinabè. Les gros poissons tapis dans l’ombre cités par les différents rapports et dénoncés dans la déclaration liminaire du REN-LAC ont fait l’objet d’interrogation de la part d’un journaliste qui voulait savoir de qui s’agissaient-ils. A cette question, le Secrétaire exécutif Dr Claude WETTA dira que pour le moment il ne peut pas donner de nom mais avec le temps, il y aura plus de précisions. Donc l’ASCE-LC n’est pas opérationnelle, préoccupation d’un journaliste? Pour le premier responsable du REN-LAC, il est question de l’opérationnalisation concrète, doter l’organisation de plus de ressources humaines, matérielles et financières. La mise en place des pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières entrainera plus de professionnalisme dans la gestion des dossiers de crimes économiques.