Voyage d’Etude au Rwanda. Le REN-LAC rencontre des acteurs majeurs de la lutte anticorruption.
La délégation du Ren-lac qui a séjourné du 29 mai au 03 juin 2017 à Kigali au Rwanda dans le cadre d’un voyage d’étude, a été reçue par le porte-parole de la police nationale, le procureur général de la République, le réseau des parlementaires contre la corruption section Rwanda et le secrétaire exécutif du collectif de défense des droits de l’homme (CLADHO) ce mercredi 31 mai 2017.
En ce qui concerne la rencontre avec la police nationale, on peut retenir que l’institution travaille en synergie avec d’autres, afin de bannir la corruption dans les pratiques courantes à la police en particulier et dans tout le pays en général. Selon le porte-parole de la police nationale, en janvier dernier, près de 28 policiers ont été arrêtés pour fait de corruption.
Tolérance zéro contre la corruption au sein de la Police nationale
La police fait partie des institutions les plus corrompues dans le pays si l’on s’en tient aux sanctions déjà prononcées, foi de son porte-parole mais des efforts sont faits à leur niveau afin d’endiguer le phénomène. C’est pourquoi de ses dires, des sanctions et des mesures disciplinaires sont légion dans leur corps. Dans la même lancée, il a confié que les commissaires et les officiers supérieurs de la police ont l’obligation de déclarer leurs biens à l’office de l’Ombudsman, qui est l’équivalent de l’ASCE-LC au Burkina Faso. Egalement, il existe poursuit-il un collège national pour lutter contre la corruption, l’instauration de l’e-service afin de réduire l’effectif et diminuer par la même occasion le contact avec le public. Le mot d’ordre est de parvenir à la tolérance zéro en matière de corruption.
Les parlementaires rwandais engagés dans la lutte contre la corruption
Concernant la rencontre avec le réseau des parlementaires contre la corruption, section du Rwanda, il est ressorti selon la présidente du Réseau Marie Claire Mukasine que le parlement, a sa partition à jouer dans la lutte contre le phénomène. Le réseau qui fonctionne avec un plan stratégique et un plan d’action, entièrement financé par le budget du parlement est aussi reconnu dans la loi organique sur le fonctionnement des deux chambres, celle des députés et le Senat. Madame Mukasine a indiqué que le président de la République, le premier ministre et son gouvernement, les hautes autorités doivent déclarer leurs patrimoines à l’ombudsman avec l’obligation du respect de la date indiquée sous peine de sanction, qui ensuite les met sur une base de données rendue publique. L’Ombudsman et son personnel quant à eux ont l’obligation de déclarer leurs patrimoines au Senat.
Pour la rencontre avec le secrétaire exécutif du Collectif de défense des droits de l’homme du Rwanda (Cladho), il a affirmé que sa structure a été créée en 1994 et totalise près de 22 organisations membres. Le Cladho œuvre plus dans la défense des droits socio-économiques. L’organisation, selon son premier responsable fait des plaidoyers auprès du gouvernement afin qu’il puisse prendre en compte les préoccupations de la population de base dans l’élaboration et l’exécution du budget de l’Etat. Le Cladho intervient également en plus de la défense des droits des enfants, dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, l’éducation et le genre.
Le monde judiciaire intransigeant avec les brebis galeuses
La dernière rencontre de cette journée du 31 mai est celle accordée par le Procureur général. De cette rencontre, l’on retient que la lutte contre la corruption pour l’Inspecteur général du Parquet est guidée entre autre par la volonté politique, le renforcement du cadre juridique, l’établissement de cadres institutionnels, la spécialisation et le renforcement des capacités.
Il a ajouté que les outils juridiques en matière de lutte contre la corruption sont entre autres la constitution, la loi instituant le nouveau code pénal, le code de conduite des autorités, la loi sur la passation des marchés publics, la loi sur l’impôt direct sur le revenu, la loi sur les finances de l’Etat et la loi sur les biens infractionnels. De l’avis de l’inspecteur général du Parquet certains magistrats sont souvent épinglés dans des cas de corruption et ces derniers sont sanctionnés à la hauteur de leurs actes.
Il faut noter qu’à chacune de ces rencontres, la délégation du REN-LAC s’est dit satisfaite au regard des informations capitales reçues sur les méthodes, les stratégies de lutte contre la corruption par les différentes institutions.