Le REN-LAC renouvelle son secrétariat exécutif
Après six années passées à la tête du Réseau national de Lutte anti-corruption, Claude Wetta a passé le témoin à son dauphin, Sagado Nacanabo, à l’issue des travaux de la 19e Assemblée générale ordinaire tenue les 25 et 26 avril dernier. Désormais, il lui revient la responsabilité de présider aux destinées de cette organisation de la société civile qui a fait de la lutte contre la corruption et de la mal gouvernance son cheval de bataille.
La tenue des travaux de la 19e Assemblée générale du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) a coïncidé avec la fin du second mandat du Dr. Claude Wetta à la tête de l’organisation. L’AG a exprimé sa reconnaissance aux membres de l’équipe sortante, en particulier au Trésorier général Mafing Kondé et au Secrétaire exécutif Claude Wetta, qui ont consacré quinze années de leur vie à la construction de ce vaste Réseau qui s’est, aujourd’hui, imposé comme une organisation de référence dans la lutte anti-corruption. Par ailleurs, Claude Wetta a été élevé au rang de membre d’honneur du REN-LAC par les structures membres. Ce qui semble devenir une tradition pour les anciens Secrétaires exécutifs.
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Au terme des deux jours travaux [examen et à l’adoption du rapport d’activités et financier de l’année 2018, du plan de changement et du budget de l’année 2019, relecture des statuts et du règlement intérieur], l’Assemblée générale a élu un nouveau Secrétariat exécutif, dirigé par Sagado Nacanabo, précédemment Secrétaire exécutif adjoint.
Le nouveau Secrétaire exécutif, qui va tenter de consolider les acquis engrangés sous le mandat de son prédécesseur, se dit conscient de l’immensité du travail que devra abattre son équipe. D’autant qu’au-delà du discours, et malgré un environnement juridique favorable à la répression des pratiques corruptrices et infractions assimilées, « il n’y a pas d’actions d’envergure du gouvernement, encore moins de la justice pour infléchir suffisamment la courbe de la corruption« . En témoignent les derniers rapports des structures de lutte contre la corruption qui indiquent une tendance à la hausse du phénomène.
Renforcer la veille citoyenne
A moins de dix-huit mois de la fin du premier mandat du président Roch Marc Christian Kaboré, Sagado Nacanabo note que, contrairement à sa promesse faite au lendemain de son élection, le temps de la corruption et du vol est loin d’être terminé. Selon lui, plusieurs affaires emblématiques de crimes économiques [Inoussa Kanazoé, Ousmane Guiro…] par le traitement judiciaire qui leur est réservé, sont devenues le symbole de l’impunité. « Les différentes interpellations des acteurs intervenant dans la lutte contre l’impunité des crimes économiques et pour l’avènement d’une gouvernance vertueuse semblent laisser le gouvernement indifférent« , déplore-t-il. Avant d’indiquer que « lorsqu’il s’agit pourtant d’intimider les citoyens ordinaires, les lanceurs d’alerte, les journalistes et les acteurs de la lutte anti-corruption, le pouvoir s’en donne suffisamment les moyens. »
Face à ce manque de volonté politique « devenu une marque de fabrique du pouvoir MPP et de ses différents gouvernements« , il a appelé les organisations de la société civile, la presse et les citoyens ordinaires à renforcer leurs actions de veille citoyenne pour plus de transparence et de gouvernance saine et vertueuse.
Le REN-LAC disposé à aider le gouvernement dans sa lutte pour plus de transparence
Alors que le gouvernement a annoncé vouloir procéder à l’authentification des diplômes des fonctionnaires afin de détecter les détenteurs des faux diplômes dans l’administration, le nouveau Secrétaire exécutif du REN-LAC fait savoir que son organisation est volontiers disposée à apporter son aide à l’exécutif dans « cette œuvre de salubrité publique« . D’après Sagado Nacanabo, « Si l’objectif visé est véritablement d’assainir l’administration publique, il convient que la mesure soit étendue à tous ceux qui émargent au budget de l’État. »
« Dans cet élan, ajoute-t-il, il est important que le gouvernement ne se limite pas uniquement à cette mesure et travaille à situer, impérativement dans les plus brefs délais, l’opinion nationale sur le sort réservé au dossier des fonctionnaires fictifs. »
Tout en adressant ses encouragements au gouvernement, l’actuel patron du REN-LAC estime que l’exécutif devrait s’atteler à combattre vigoureusement le favoritisme et la fraude qui règnent dans les recrutements de la fonction publique, en accordant une attention particulière aux recrutements sur mesures nouvelles.