Discours du Secrétaire exécutif du REN-LAC à l’occasion de la cérémonie de remise des prix de la 10ème édition du Jeu concours KOUKA
Ouagadougou, le 25 juin 2016
Monsieur le…
Monsieur le…
Monsieur le…
Mesdames et Messieurs les membres du Secrétariat Exécutif…
Mesdames et Messieurs les membres du jury…
Chers enfants,
Chers invités,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, au nom des organisations membres et du Secrétariat exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption, (REN-LAC) vous souhaiter la bienvenue à la cérémonie de proclamation des résultats de la 10ème édition du Jeu concours KOUKA.
Votre présence cet après-midi, témoigne évidemment de votre engagement à nos côtés pour porter haut le flambeau de la lutte contre la corruption au Burkina Faso. Elle rend également compte de votre dévouement à une cause noble qu’est l’éducation citoyenne de la jeunesse.
Mesdames, Messieurs, Chers élèves,
La situation de l’éducation au Burkina Faso devient de plus en plus préoccupante. Nagaré dans la Tapoa, Gounghin dans le Kouritenga, etc. viennent nous rappeler que l’école n’est pas toujours ce lieu paisible d’apprentissage et qu’elle peut s’embraser rapidement si les conflits, mêmes les plus infirmes ne sont pas gérés avec tout le doigté et la célérité qui s’imposent.
Si les condamnations des actes de violences perpétrés par les élèves dans ces deux localités fusent de partout, il faut aussi reconnaitre que ces actes sont le produit de l’échec de notre politique nationale en matière d’éducation. De nos jours, les véritables maux qui caractérisent l’école Burkinabè sont le laissez-faire, la corruption et l’absence de conscience professionnelle, etc. Au lieu d’incriminer les éduqués, l’accent devrait être mis sur les errements des éducateurs. Qui sont-ils ? Le gouvernement en tête devrait investir et s’investir plus dans l’éducation afin d’espérer des résultats à moyen et long termes. L’investissement prendrait la forme d’infrastructures éducatives, de formation des éducateurs, de l’amélioration des conditions de travail des enseignants et des élèves. Au second plan, les éducateurs ce sont également les parents et les enseignants.
Le REN-LAC, pour sa part, essaie à travers sa Bande Dessinée (BD) Kouka, de contribuer à l’éducation des jeunes contre l’un des maux qui gangrène notre société à savoir la corruption. Il plaide pour l’introduction d’un module d’enseignement relatif à la lutte contre la corruption et à la promotion des valeurs morales éthiques et civiques saines dans les programmes d’enseignements scolaires. En effet, l’école pourrait être aujourd’hui le cadre par excellence de l’apprentissage de ces valeurs.
Mesdames, Messieurs, Chers élèves,
La présente édition de la Bande Dessinée Kouka s’inscrit dans une logique déjà établie, notamment celle de transmettre une éducation citoyenne aux plus jeunes. Le REN-LAC attachant du prix à la garantie de la bonne moralité et de la transparence dans la gestion de la chose publique, veut cultiver chez les plus jeunes les valeurs d’intégrité, d’honnêteté et du respect du bien commun. Autant de valeurs en perdition de nos jours que l’étude sur les valeurs morales, éthiques et civiques a mis en exergue.
Le 15ème numéro de la BD Kouka nous interpelle sur les notions d’intégrité et de veille citoyenne qui apparaissent comme des outils appropriés pour contrer le phénomène de la corruption. Kouka et ses amis veulent exercer un contrôle citoyen en encourageant la mise en place de Clubs anticorruption dans leur établissement. Ce 15e numéro intitulé «La vente des places», dénonce l’affairisme ombrageux des responsables d’établissement qui ont entrainé dans leur sillage des enseignants. «La vente des places» constitue un phénomène récurrent et banalisé qui intervient au moment du recrutement des élèves dans les établissements publics du Burkina. L’affairisme, sport favori dans les services publics s’est propagé et a gagné le domaine de l’éducation. La Bande dessinée décrit la souillure : des situations inconfortables auxquelles nous assistons impuissants quotidiennement. A contrario, elle propose les méthodes et indique les modèles de réaction à adopter par les élèves et les enseignants intègres.
L’éducation, populaire et démocratique en un mot républicaine, apparait donc comme un volet non négligeable de la lutte contre la corruption dans ce 15ème numéro de KOUKA. Le rôle des acteurs de l’éducation (maîtres et élèves) apparait comme crucial et très important. Kouka et ses amis nous invitent en effet à une prise de conscience grandissante, pour lutter efficacement contre la corruption au «pays des hommes intègres».
Mesdames, Messieurs, Chers élèves,
Cette année, la Bande dessinée Kouka a encore battu des records. 35 000 exemplaires ont été tirés contre 27 500 en 2015. Tous les chefs-lieux de Régions ont bénéficié de leur BD, ainsi que la quasi-totalité des chefs-lieux des 45 provinces du pays. Une fois encore, nous avons été dans l’incapacité de satisfaire la forte demande. L’engouement sans cesse croissant, suscité par la Bande dessinée nous encourage à faire davantage pour l’éducation citoyenne de la jeunesse. Nous ne nous sommes donc pas trompés en multipliant les supports de la BD :
- d’abord, en créant cette Bande dessinée sur support papier,
- ensuite, en adaptant la Bande dessinée pour en faire une série Télé intitulée « Stop corruption ».
Ce faisant, nous avons espoir de rendre accessible au plus grand nombre, le message anticorruption. Au-delà des plus jeunes, le REN-LAC a publié en décembre dernier les résultats d’une étude sur les valeurs morales, éthiques et civiques. Nous cherchons à travers ce rapport, à éveiller les consciences sur le besoin de recouvrer les valeurs républicaines, saines et démocratiques de notre société. Cet éveil de conscience doit concerner surtout les plus jeunes car l’avenir repose sur leur capacité future à gouverner.
Cette étude nous a montré la voie à suivre, celle de la promotion de l’idéal d’intégrité, une valeur en perdition dans notre société. Il faut rompre avec les clichés superficiels et malsains du genre «l’intégrité ne paie pas». En effet une gouvernance fondée sur une redevabilité rigoureuse, permet d’asseoir une culture valorisante, aux antipodes de la corruption qui ne mérite que des sanctions. Evidemment sanctionner les corrupteurs doit induire et suggérer de faire la promotion de l’intégrité. Nous sommes persuadés que nos «jeunes soldats porte-étendard de la lutte anti-corruption» qui ont fait le choix de l’intégrité, valeur cardinale pour une société qui veut se développer dans la justice sociale, la stabilité et dans la cohésion sociale, feront des choix plus hardis et audacieux à l’avenir.
La participation au Jeu concours Kouka 2016 a connu une hausse de près de 80% passant, de 1597 candidats en 2015 à 2871 en 2016.
Au nom du REN-LAC, j’adresse mes vives félicitations aux heureux lauréats de cette édition et prodigue aux candidats malheureux, tous mes encouragements. Soyez tous, ambassadeurs de la lutte anti-corruption car votre engagement ne doit pas seulement se limiter à l’obtention des prix que nous vous offrons. Il doit aussi et surtout se poursuivre dans votre environnement familial, à l’école et partout où vous serez.
Aux membres du jury de cette 10e édition qui ont abattu un énorme et merveilleux travail pour la désignation des lauréats de ce jour, je tiens à traduire ma profonde gratitude pour leur engagement aux côtés de notre jeunesse et de notre structure.
Mesdames, Messieurs, Chers élèves,
Je voudrais, au moment où je suis en train de conclure ce discours, réitérer les remerciements du REN-LAC aux responsables d’établissements qui nous ont une fois de plus soutenus dans la distribution de la Bande dessinée. Merci aux enseignants qui ne ménagent aucun effort pour faire de la bande dessinée KOUKA un support didactique. Mes remerciements vont aussi aux différents points focaux qui ont apporté leur précieuse contribution à la diffusion de KOUKA dans les établissements scolaires et dans les différentes localités du pays.
Je voudrais particulièrement traduire ma reconnaissance et mes remerciements à nos partenaires. Il s’agit de l’ambassade Royale du Danemark, de l’ambassade de France, du Bureau de la coopération suisse, de la KFW et de l’ONG Diakonia.
Enfin à toutes et à tous, merci d’avoir fait le déplacement de cet après-midi au Centre national des archives du Burkina pour assister à la cérémonie de remise des prix de la 10e édition du Jeu concours de la Bande dessinée KOUKA.
Je voudrais enfin mettre un point final à mes propos en vous souhaitant à chacun, à toutes et à tous, un bon retour dans vos familles respectives.
Je vous remercie