XIVème Assemblée générale ordinaire. Discours de clôture du Secrétaire Exécutif.
Mesdames et messieurs les représentants des organisations membres ;
Monsieur le Président d’honneur ; Messieurs les membres d’honneur ;
Mesdames et messieurs les membres du Secrétariat exécutif,
Excellences mesdames messieurs les chefs de missions diplomatiques,
Messieurs les représentants des organisations internationales et interafricaines,
Mesdames messieurs les Partenaires techniques et financiers du REN-LAC,
Mesdames et messieurs les journalistes,
Honorables invités, Mesdames et messieurs.
Le REN-LAC par ma voix voudrait vous souhaiter la bienvenue à son siège, qui constitue aujourd’hui un lieu majeur qui abrite ses manifestations. Il tient à vous témoigner sa reconnaissance pour avoir accepté, en dépit de vos calendriers chargés, d’honorer de votre présence, la cérémonie de clôture de sa XIVème Assemblée générale ordinaire. Soyez en remerciés. Excellences, Mesdames et messieurs, L’Assemblée Générale Ordinaire constitue toujours un moment important dans la vie d’une organisation. Sa tenue régulière témoigne de la vitalité d’une structure. C’est le quatorzième rendez-vous, que respecte le REN-LAC. Toutefois ce rendez-vous loin d’être perçu comme une routine ou un rituel, cette instance est toujours abordée avec une envie et une énergie renouvelées. . Pour nous, cette quatorzième Assemblée générale ordinaire à une saveur particulière, en ce sens qu’elle marque l’évaluation de la première année de mise en œuvre du plan stratégique 2013-2016. Elle devrait nous permettre de voir si nous avons tenu le gouvernail d’une main ferme et su le diriger dans la bonne direction. Nous pensons modestement que oui au regard du quitus donné à l’ensemble des actes que nous avons soumis à appréciation de l’AGO. Nous citons : – Le rapport d’activités ; – Le rapport financier ; – La programmation 2014. C’est le lieu pour nous de féliciter l’équipe permanente, le secrétariat exécutif, le conseil scientifique, les personnes ressources, les partenaires techniques et financiers et l’ensemble des acteurs qui ont concouru à la réalisation de tous ces objectifs et d’engranger tous ces acquis. Nous devons une mention spéciale au président d’honneur, aux membres d’honneur et aux personnes ressources pour leur engagement indéfectible et encourageant aux côtés du REN-LAC. Excellences, mesdames, messieurs En 2013, l’Afrique s’est parfois réveillée avec le sourire aux lèvres. Qui n’a pas été émerveillé par le courage de la médiatrice de la République d’Afrique du Sud ? Cette dame qui dans un rapport a sommé le président Jacob ZUMA de rembourser les frais de réfection de sa résidence privée. Au cœur de la polémique, plus de 16 millions d’euros d’argent public qui ont été utilisés pour rénover la maison privée du Président. Le gouvernement a d’abord tenté d’enterrer l’affaire arguant que les travaux devaient améliorer la sécurité du chef de l’Etat mais la médiatrice de la République Thuli MADONSELA dans son rapport ne l’a pas suivi dans ses justificatifs. Plus près de nous, le Nigéria, où l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria s’est pleinement assumé. Son acte qui relève de la prouesse constitue un signal fort envoyé aux gestionnaires de toute l’Afrique. Le gouverneur de la Banque centrale a préféré perdre son poste plutôt que de fermer les yeux sur les détournements des recettes pétrolières. En effet début janvier, Lamido SANUSI a rapporté au Sénat, la perte pour le Nigeria de 20 milliards de dollars de recettes pétrolières, entre janvier 2012 et juillet 2013. En cause, la gestion douteuse de la compagnie nationale. Le gouverneur voulait de la transparence, il a été limogé. Voilà deux exemples que nous voudrions retenir de l’Afrique. Nous voudrions nous en tenir là, pour une fois dire aux populations africaines que l’espoir existe de faire reculer la corruption, mais hélas, la réalité semble beaucoup plus complexe. Sur l’Afrique, un rapport récent de la Banque mondiale révèle des faits inquiétants. Le tableau reste sombre. Le taux d’absence parmi les enseignants du secteur primaire en Ouganda qui s’élève à 20% ; les 1% seulement des dépenses hors salaires consacrées aux cliniques de santé primaire au Tchad qui parviennent effectivement ; les détournements substantiels des subventions pour l’achat d’engrais en Tanzanie, les exemples sont légions sur le continent selon le rapport. Pour vous convaincre si besoin en était encore de l’ampleur de la tâche, regardons un peu le prix Mo Ibrahim. Pour la quatrième fois de suite ce prix qui récompense la bonne gouvernance en Afrique n’a pas trouvé preneur et ce, « faute d’un leader africain qui incarne l’excellence », selon Mo Ibrahim son créateur. Vous conviendrez donc avec nous que sur le continent, les repères en matière de bonne gouvernance s’étiolent vraiment. Au niveau international, Transparency International dans son Indice de perception de la corruption publié en décembre dernier, a montré que les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les commissions occultes continuent à faire des ravages partout dans le monde. Selon l’organisation, la corruption dans le secteur public demeure un des problèmes majeurs dans le monde, en particulier au sein des partis politiques, des services de police et de l’appareil judiciaire. Pour sa première sortie sur la corruption, l’Union européenne révèle que celle-ci coûte 120 milliards d’euros à l’économie de l’Union et aucun des 28 pays membres n’est épargné. En effet, dans son premier rapport publié en janvier dernier, l’Union européenne est montée au créneau contre cette pieuvre. Elle juge insuffisantes, les mesures prises par les Etats membres pour lutter contre le phénomène. Excellences, mesdames, messieurs Au Burkina, les progrès demeurent encore timides, mais l’année 2013 nous a réconforté de voir les syndicats de magistrats dans une unité d’action défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire face aux atteintes répétées et intempestifs de l’exécutif. Ce fait si salutaire et si rafraichissant soit-il reste anecdotique au regard du peu d’efforts consentis par le gouvernement pour doter le pays d’une loi spécifique anti-corruption et pour tenir ses engagements. Il vous souviendra cette visite en septembre 2012 du Premier ministre à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat où il prenait huit engagements dont le traitement diligent des cas de malversation. A ce jour aucun auteur de crimes économiques n’a été trainé devant les tribunaux comme le relève notre mémorandum remis en décembre au Gouvernement à l’occasion de la 8ème édition des Journées nationales du refus de la corruption. La corruption reste toujours omniprésente comme le souligne le rapport 2012 du REN-LAC sur l’Etat de la corruption. Les scandales touchant toutes les sphères de la société ont encore été révélés par la presse. C’est le lieu pour nous d’interpeller les citoyens à accentuer la pression sur le gouvernement afin que la loi spécifique anti-corruption puisse être adoptée en cette année 2014. La loi spécifique anti-corruption demeure pour nous un grand défi. Et tant que cette loi ne sera pas adoptée et promulguée sans une virgule de moins, nous n’aurons pas de repos. Nous en faisons le serment en ce jour. Le gouvernement se mobilise plus aujourd’hui autour de l’organisation d’un referendum inopportun et coûteux pour sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels, mais nous tenons à lui dire que les vraies attentes du peuple se trouvent ailleurs. Et nous citons comme priorité absolue, l’adoption de cette loi. Excellences, Mesdames et messieurs. En 2013, nous avons engrangé des acquis. Nul n’est ici besoin de les égrener. Pour nous, le plus important, c’est ce qui reste à faire. Et sur ces chantiers restants, nous sommes heureux de constater le soutien de l’AGO. Une AGO dont les membres se sont étoffés avec l’admission de nouvelles organisations. En effet, le cercle des organisations membres du REN-LAC s’est agrandi avec l’arrivée de l’Organisation chrétienne de secours et de développement (CREDO). C’est une bonne nouvelle pour le REN-LAC au moment où de nouveaux chantiers s’ouvrent devant nous, avec comme exigence la présence en son sein d’une main d’œuvre abondante et qualifiée. Nous nous réjouissons aussi de savoir la presse à nos côtés dans le combat pour faire reculer ce fléau qu’est la corruption. Parlant justement des médias, nous tenons à les honorer comme chaque année à l’occasion de notre AGO à travers la remise du Prix de la lutte anti-corruption PLAC. Du reste, le jury vient de vous livrer les résultats. Je félicite les membres du jury pour leur disponibilité et pour la qualité du travail abattu. Je salue le courage avec lequel les lauréats mènent leur travail d’investigation, dans des conditions souvent difficiles. Le REN-LAC se tiendra aux côtés des journalistes dans leur combat pour l’accès aux sources d’information et pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Je voudrais saisir cette occasion pour rendre un vibrant hommage à Moussa Zongo, journaliste d’investigation et plusieurs fois lauréat du PLAC arraché à notre combat commun dans la fleur de l’âge. Puisse la terre libre du Burkina lui être légère ! Et puisse le combat pour lequel tu t’es battu, triomphé ! Au moment de se dire au revoir, l’honneur m’échoit une fois de plus, de réitérer les remerciements du REN-LAC à ses partenaires techniques et financiers. A vous organisations membres, je dis encore merci pour votre mobilisation. Je puis vous assurer que les résolutions auxquelles nous avons abouties seront exécutées conformément à vos desiderata. Tout en souhaitant bon retour à tous les participants, je déclare clos les travaux de la 14ème Assemblée générale ordinaire du REN-LAC.
Je vous remercie.